Un besoin de comprendre, un besoin d’apprendre et un besoin de réussir :  voici la description que je pourrais faire de l’interviewé du jour. J’ai pu échanger durant près de 2 heures avec ce dernier pour tenter de déceller les secrets d’un self-made man, ceux de Michaël Dumez. Partir d’un BTS informatique pour finir dans l’immobilier et l’investissement en entreprises en passant par la viticulture, Michaël Dumez fait partie de ces gens qui inspirent la réussite. Une réussite composée de travail, de détermination et d’un sens des affaires aguerri.

Chapitre 1 : Première affaire

« Je n’ai jamais fait de C.V de ma vie » Cette phrase m’a marquée dès l’ouverture de l’interview,  car elle est à l’image de Michaël Dumez,un entrepreneur dans l’âme qui ne supporte pas l’idée de travailler pour quelqu’un d’autre.

Son histoire débute à l’adolescence avec l’informatique. Nous sommes en plein dans les années 80, la machine à écrire est à la mode, et le web n’existe pas. Pourtant, Michaël commence à programmer, cracker et développer, seul. C’est avec un bac scientifique en poche qu’il s’oriente ensuite en BTS informatique industrielle. « Quand tu arrives à avoir des matières qui te tiennent à cœur, tu te prends de passion pour tes études » Une passion qui le fait vibrer au quotidien et qui l’aide à être l’un des meilleurs de sa promotion. Michaël prépare donc un dossier pour rentrer dans une école d’ingénieurs.

Cependant, l’envie de construire, de bâtir et de réussir un projet est trop forte. C’est alors avec un simple prêt étudiant et sans aucune autre garantie que Michaël Dumez lance à 21 ans, avec un BTS en main et une soif de succès, sa première affaire. « C’était une société purement d’informatique » L’idée était de développer un système sur les premiers Macintosh pour leur permettre de gérer plusieurs tâches à la fois. « Il faut savoir qu’à l’époque, les ordinateurs Apple étaient monotâche » me dit Michaël avec un petit sourire nostalgique.

La plus grande difficulté dans cette première affaire était paradoxalement sa réussite. « Je n’ai même pas pu aller au bout de toutes les solutions que j’aurais été capable de produire ou que le marché était susceptible de demander » En effet, les contraintes budgétaires et managériales d’un développement trop rapide ont été les principales difficultés de Michaël.

Chapitre 2 : Stock et risque

Dix ans plus tard, avec un marché devenant mature, notre « self-made-man » pressent qu’il faut vendre sa société pour se concentrer sur un domaine viticole acheté quatre ans auparavant. « En 1994, j’ai eu l’opportunité avec l’appui technique de mon père ingénieur agronome – de reprendre un domaine viticole » Le père de Michaël, ancien exploitant viticole lui-même, avait les connaissances du produit et du marché.

Toutefois, cette opportunité aurait pu se transformer en véritable cauchema car le Domaine était dans une situation financière très délicate et le rachat exigeait des financements très lourds. Les bons résultats de la société d’informatique alliés à d’importants emprunts bancaires ont permis de récolter les fonds nécessaires.

Le succès de cette aventure mais aussi une de ses plus importantes difficultés fut lié à la question du financement du stock. « La banque voulait que je vende mon stock le plus tôt possible, seulement plus le vin est vieux, plus il a de la valeur » Michaël a tout fait pour garder ses stocks le plus longtemps possible pour les vendre au bon moment. Une grosse prise de risque qui s’est avérée gagnante.  « Au bout de quelques années, les cours du vin ont augmenté » ce qui a permis d’assurer la pérennité du domaine et de valider ses paris.

Chapitre 3 : À l’écoute

Nous arrivons alors en 2002, l’intuition entrepreneuriale de Michaël l’amène à vendre son Domaine et à s’orienter vers l’immobilier. « J’ai trois approches dans cette activité, la construction, la rénovation et à long terme la constitution d’un parc locatif » Pour cette dernière, il faut une réelle capacité de compréhension de l’environnement et une conscience socio-démographique des villes.

« J’aime orienter mes choix d’investissement avec mes points de vue sur la société et le monde » L’investissement en immobilier n’est pas une mise au hasard, c’est un ressenti sur l’environnement, une analyse des évolutions de la société et de ses individus. En 2006, Michaël rajoute une ligne à son CV fictif, l’investissement en entreprise. « Le financement le plus séduisant est celui des Start-up » Le fait d’être auprès de créateurs qui bouillonnent d’idées ne peut être qu’attrayant.  

Aujourd’hui, Michaël continue ses investissements et a lancé une nouvelle activité avec son fils dans l’immobilier. Son parcours prouve que l’état d’esprit d’un entrepreneur se fonde dans la capacité à prendre des risques là où d’autres n’oseraient pas le faire. « J’ai toujours cherché à comprendre ce qu’on me disait, pour être in fine le seul décideur » Cette recherche de prise d’informations constante a été la force d’un travailleur forcené devenu seul artisan de sa propre réussite.