
Natacha Hulmel est la fondatrice de Myben, une plateforme digitale mettant en relation des transporteurs et des opérateurs de chantiers devant évacuer leurs déchets de construction. Son profil est atypique par son parcours scolaire découpé. Natacha a appris sur le terrain mais n’a pas hésité à reprendre ses études pour faire évoluer sa carrière. Salariée en start-up pendant une dizaine d’années et aujourd’hui à la tête de sa propre affaire, Natacha Hulmel est un modèle de détermination.
Chapitre 1 : Il faut bien commencer par quelque chose
« Je ne suis pas faite pour les grosses entreprises, je n’aime pas être cantonnée à une seule mission »
C’est ce que Natacha comprend après une alternance en banque en dernière année de BTS commercial. Cela l’éloignera des grosses structures le restant de sa carrière.
Sa carrière débute dans le domaine des pompes à chaleurs en tant qu’assistante commerciale. Puis en 2008 notre future cheffe d’entreprise arrive sur Paris. « J’ai eu l’impression que le monde de l’emploi s’est ouvert à moi. » En moins de deux semaines elle avait trouvé un nouveau poste. Elle devient la première salariée d’une entreprise dans le photovoltaïque « Le modèle était simple, on achetait à l’étranger, on assemblait en interne puis on vendait ». Seulement trois ans plus tard EDF, le principal acheteur des kilowatts produit par les panneaux solaires, décide de revoir à la baisse ses prix d’achat « Je sentais que le marché n’était plus porteur et j’ai commencé à regarder ailleurs ».
Chapitre 2 : De l’évolution à l’idée
C’est en 2010 que Natacha est recrutée par Hesus une start-up qui fait de la gestion de déchets dans le BTP. « J’étais encore une fois la première salariée avec deux fondateurs ». Tout s’enchaîne ensuite très vite « un an plus tard je gérais deux collaborateurs, trois ans plus tard c’était dix et une quinzaine avec 12 millions de chiffre d’affaires sept ans plus tard ».
Cette évolution a été possible car Natacha n’a pas eu peur de reprendre des études. « en sept ans, je me suis formé en finance, commerce et achat avec des cours le soir ». La combinaison entre expérience sur le terrain et études a permis à Natacha de bien mieux appréhender son environnement et d’évoluer très rapidement.
En 2017, « Je travaillais sur un plan de développement, qui devait faire passer notre chiffre d’affaires de 15 à 30 millions ». Natacha se rend compte néanmoins que sur le plan de la logistique, le modèle n’était pas pertinent à cause du coût humain qu’il exigeait. Seulement, « si on digitalisait tout le processus » il devenait beaucoup plus viable. L’idée était alors de créer une plateforme qui mettait en relation transporteurs et chantier pour évacuer des déchets de BTP.
« J’ai d’abord essayé de proposer le projet en interne, mais on m’a fait comprendre que ce serait compliqué ». C’est à ce moment-là que Natacha décide donc de lancer son affaire.
Chapitre 3 : Seule et exigeante
Natacha quitte, après 7 ans, Hesus pour lancer sa start-up MyBen. « Le lendemain de ma démission, je pensais avoir fait la plus grosse erreur de ma vie. Je me suis retrouvée seule chez moi alors que chez Hesus j’étais constamment sollicitée ». C’est l’exigence et la discipline qui ont permis à Natacha de traverser six mois de conception de son business-model dans l’ombre. « Je suis quelqu’un de très carrée et quand j’ai un objectif, j’avance ». Un des points les plus importants dans ces six premiers mois, était la création de la plateforme.
Forcément, lorsque le concept même de l’entreprise est une plateforme de mise en relation, celle-ci se doit d’être d’une efficacité et surtout d’une fonctionnalité irréprochable. « Il a fallu moins de deux mois, pour réaliser la plateforme » me dit Natacha avec fierté. Notre entrepreneuse l’avait déjà préparé en amont mais il fallait toutefois l’appui technique d’un développeur professionnel pour que MyBen.fr puisse voir le jour.
Chapitre 4 : Deuxième impulsion
En 2020, « Après avoir écouté mon marché, j’ai décidé de rendre mon offre encore plus globale en devenant commissaire de transport ». Myben devenait également responsable du transport alors qu’auparavant, la société ne s’attelait qu’à la mise en relation « Seulement, je devais avoir un diplôme pour exercer cette activité ». Natacha a alors dû se former une nouvelle fois. La deuxième contrainte de cette évolution était d’ordre financier « il fallait trouver des fonds et je me suis dirigée vers des business angels ». Une fois ces deux conditions remplies, notre entrepreneuse a mis en place une deuxième version de sa plateforme en plus de recruter un nouveau collaborateur.
« J’ai pour objectif d’ici deux ans de développer Myben en Europe » Natacha Hulmel est toujours en recherche de nouvelles montagnes à franchir pour nourrir ses ambitions. Une ambition qui l’a conduit à reprendre des études tout en conservant son activité principale ou encore de prendre le risque de lancer sa propre affaire. Le parcours de Natacha est une combinaison de persévérance et d’exigence, le tout allié à de grandes aspirations.
Dans la tête d’une entrepreneuse I Natacha Hulmel
Dans cette épisode, Natacha Hulmel nous raconte l’histoire de Myben sa start-up lancée il y a 4 ans après avoir été salarié pendant une quinzaine d’années.